- « Après tout ce que j’ai fait pour toi ?! » / « Je voulais juste te rendre service » / « C'est comme ça que tu me remercies ? »
- « Je ne t’ai rien demandé !! » / « Mêle toi de ce qui te regarde ! »
Les relations humaines sont compliquées et si simples à la fois.
Simples en théorie et compliquées en pratique.
Il arrive qu’avec les meilleures intentions et attentions du monde, sans le savoir, sans le vouloir, nous nous retrouvions dans des situations conflictuelles avec les autres.
Persuadé que c’est le fait de l’autre, chacun a sa version des faits et son prisme de la situation.
Chaque jour, dans nos relations, nous produisons des créances et des dettes.
Elles peuvent être financières, comportementales, émotionnelles, sentimentales….
Cela cause, à terme, beaucoup de déperdition d’énergie pour rien.
Prenons la situation classique d’une personne qui pense faire plaisir, qui croit être gentille mais qui sans s’en rendre compte crée une situation conflictuelle dans laquelle l’autre se retrouve piégé, indépendamment de sa volonté.
Je vais tenter de vous exposer cette situation à travers une allégorie "bancaire" (c'est le symbole et non l'aspect littéral qui doit retenir votre attention) :
Imaginez, un matin en vous levant, vous avez une notification de votre banque indiquant un versement bancaire.
A votre grande surprise, vous constatez dans ce message que la banque vous a versé une somme dont l’intitulé est « Prêt Cadeau ».
Vous allez voir votre compte en banque et constatez qu’un versement de 10 000 € a été réalisé sur votre compte.
Vous êtes partagé(e) entre joie, surprise et méfiance.
Intrigué(e), vous appelez alors votre banque.
Cette dernière vous indique qu’il n’y a pas d’erreur et que vous pouvez vous réjouir d’avoir une telle somme sur votre compte. Vous pourrez la dépenser comme bon vous semble.
Néanmoins, elle ajoute que vous devrez rembourser la somme à terme, ainsi que d’éventuels intérêts.
Perplexe devant cette manière de faire, vous signalez à la banque que vous n’avez rien demandé et que cette dernière vous a imposé cette somme.
La banque vous répond qu’elle est surprise de votre réaction et que vous êtes bien la première personne à se plaindre de recevoir une telle somme sur son compte - utilisable sans condition.
Vous lui signalez alors que cette somme n’est pas un cadeau et que, pire encore, elle est susceptible de vous coûter plus qu’elle ne vous a rapporté.
Vous ajoutez que ce ne sont pas des manières de faire avec ses clients, que la communication aurait été de mise et que vous ne voulez pas de cette somme.
La banque vous explique que c’est trop tard, que la somme a été versée et que vous devez en rembourser l’intégralité à terme ; sous peine de sanction.
Vous êtes en colère. Vos relations avec la banque sont détériorées.
De son côté, la banque vous décrit comme un client exigeant, peu reconnaissant voire même en dehors des réalités.
Qui n’a pas été, au moins une fois, dans la position de la banque vis-à-vis de son conjoint, de ses proches, de ses collègues, de son entourage ?
Rendre un service, donner quelque chose, constater une réaction peu reconnaissante de l’autre - ou du moins une réaction qui ne correspond pas à celle attendue - ressentir de l’injustice.
Se rassurer en se disant que l’on ne fait pas les choses par intérêt mais être déçu(e) de voir que ce que l’on fait est - pas considéré - critiqué.
Posons-nous quelques instants et prenons de la hauteur.
- A qui voulons-nous faire plaisir ? à l’autre ? à nous ? aux deux ?
- Qu’est ce qui nous pousse à vouloir faire plaisir à quelqu’un qui ne nous a rien demandé ?
- Aimerions-nous que quelqu’un agisse comme cela avec nous ?
- Est-ce pour cela que nous agissons comme cela avec les autres ?
Il arrive que par des manœuvres conscientes ou inconscientes, nous transférions la responsabilité de nos peurs, ou de nos malaises sur les autres créant ainsi un jeu de rôle dangereux dans nos échanges.
(On voit bien que la banque ne sort pas grandie de la situation alors qu’elle est persuadée d’être généreuse).
Le schéma est souvent le suivant :
Je suis en manque / j'ai peur de manquer => je veux qu’on me donne => je donne pour que l’on me donne.
Je ne veux pas que l’on me rende, mais que l’on me donne. Là est toute la nuance.
La frontière est mince entre "donner" et "rendre" mais elle permet d’entretenir l'illusion que tout cela est désintéressé.
Tant que ça fonctionne, il n’y a pas de souci, mais si un jour un des deux joueurs ne respecte plus les règles, c’est le conflit.
Alors, comment sortir de cette situation ?
La meilleure manière de se sortir de ce conflit programmé est d’apprendre à s’occuper de soi, seul, de se nourrir d'actions épanouissantes, de se suffire à soi-même pour donner le meilleur de ce que l’on est aux autres ; sans attendre de leur part qu’ils viennent combler un « vide », quel qu’il soit.
C'est dans ce sens que je vous propose de vous accompagner à trouver des manières de vous occupez (enfin) de vous, de prendre confiance en vous, et d’écrire le carnet de bord d’une bonne estime de vous pour l'avenir à court, moyen et long terme.
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